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Mercredi 2 Octobre 2024

CONSTRUIRE (encore) DEMAIN ? - SYNTHÈSES DES 3 TABLES RONDES

 

Retour sur l’événement « Construire (encore) Demain ? » et ses 3 tables rondes auxquelles vous avez été très nombreux à participer le 2 octobre dernier !

 

Matthias NAVARRO, Président d' AMO - Architecture et Maîtres d'Ouvrage, nous a fait l'honneur de se joindre à nous pour introduire et conclure les tables rondes aux côtés d'Amélie DEBRABANDERE, Présidente d'AMO Hauts-de-France.

 

Les trois débats ont été organisés simultanément autour d’opérateurs, d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes, d’aménageurs, de médiateurs et d’élus ... venus de la métropole et d’ailleurs. Trois échanges inspirants, portés par des invités et des animateurs qui évoluent au cœur de cette dynamique de remise en question profonde de nos modèles.

 

Nos trois rapporteurs, Jean-François Morel - MA-GEO, Peggy Faelens - architecte et urbaniste, et Thibaut Vullin - EXPLICITÉS, sont intervenus après les échanges afin de partager leurs synthèses.

 

 

ZAN (Zéro Artificialisation Nette) : Le développement des territoires à l’heure de la sobriété foncière.

 

- Jean-François Morel note que l’urgence de mettre en œuvre le ZAN est une évidence pour tout le monde. Une évidence qui interroge la question de l’eau, de se nourrir, de s’adapter au changement climatique.

- Mettre en œuvre le ZAN, c’est difficile mais possible ! Ex : En 20 ans, la MEL a divisé par 4 l’extension urbaine autorisée dans le dernier PLU. Ou encore l’exemple du site AGFA en cours de renouvellement urbain en territoire rural et celui du Metronom, projet de densification en ville accepté « simplement ».

- Quelques solutions : Zanifier les procédures, c'est-à-dire, inciter les acteurs à appliquer le ZAN en simplifiant ces procédures environnementales ou d'urbanisme, afin qu'émergent des exemples de possibles. Mais aussi, revoir le format des équipes de promotion qui travaillent sur l'aménagement en recrutant des profils différents pour tendre vers un partage des savoir-faire et une meilleure connaissance ou reconnaissance des autres acteurs.

 



Occupation transitoire : un modèle d’innovation pour la production de logements ?

 

- Peggy Faelens témoigne : l’occupation transitoire est techniquement et juridiquement possible, économiquement soutenable, et socialement souhaitable ! Elle s'appuie sur des exemples d’exploration en France avec Saisons Zéro et ses expérimentations au couvent des Clarisses, avec Vilogia à Lyon et le projet des Villas Amblard ; des exemples dont on peut s’inspirer en Belgique avec Communa et le projet Sorocité ; des acteurs qui souhaitent se développer comme Caracol qui propose un accompagnement du propriétaire dans la mise en place de colocations.

- Les freins, les possibilités et les conditions de réussite ont été évoqués au cours de cette table ronde. Une nouvelle méthodologie du projet est à envisager : participation, concertation, win-win. Des partenariats sont à inventer avec le tissu associatif, avec tous les acteurs de la construction et avec les élus, mais aussi avec les citoyens et les riverains.

- Une mise en garde : l’urgence et l’opportunité foncière ne doivent pas mettre de côté des conditions de vie décentes et plus inclusives. L’habitat transitoire ne doit pas uniquement s’adresser à un public en précarité. Ces projets doivent se structurer dans une vision prospective de ville à long terme.

 


 
Structurer l'évolution (inéluctable) des métiers d'opérateurs.

 

- Thibaut Vullin rappelle le contexte auquel le secteur fait face : une conjonction de transitions et de crises. Le métier de l’opérateur immobilier est un métier du temps long tandis que ces crises majeures sont arrivées en moins de deux ans. Résultat : du neuf (mais déjà obsolète) vacant, dont la valeur a chuté, mettant en fragilité les investisseurs initiaux.

- L’État a promulgué le ZAN mais n’a pas permis de développer les outils nécessaires à son application par les collectivités et les élus locaux. Ce ZAN et le stop qu’il impose, mettent en lumière les failles d’un système trop technicisé et même trop financiarisé. Les opérations d’hier correspondaient plus à un marché qu’à un besoin des territoires.

- L’opérateur, d’abord gestionnaire de risques, se trouve en situation de devoir faire le travail du maire par l’action de la concertation, afin de préparer l’accueil des projets, qui pourtant respectent les règles des PLU. Et donc, le promoteur ne doit plus seulement être issu des écoles d’ingénieurs ou de commerce, mais de la sociologie, des sciences politiques, de l’urbanisme, de la géographie, du paysage, pour refonder la chaîne de l’immobilier en une chaîne d’acteurs multi-dimensionnelle.

- On observe que ce métier se réinvente déjà. Certains deviennent des aménageurs, d’autres créent leur foncière, d’autres encore développent des outils banquiers et financiers. Certains même s’adossent à des fournisseurs de matériaux comme la filière bois.

- Mais il ne faut pas oublier que le foncier est un commun. La terre est un commun, à l’instar de l’air et de l’eau. Elle appartient à tous, d’un point de vue philosophique. Il faudrait pouvoir donner à cette terre une valeur environnementale et sociétale qui dépasse la simple valeur économique. C’est autour de cette nouvelle perception du foncier que l’on pourra recréer une cartographie d’acteurs remobilisés.

 

Le travail des comités ZAN, TRANSITOIRE et MÉTIERS D'OPÉRATEURS se poursuit ce semestre.

N'hésitez pas à nous solliciter pour intégrer un groupe !